Exposition Hyper-réalisme "ceci n'est pas un corps"

Après Bilbao, Canberra, Rotterdam, Liège et Bruxelles, l'exposition "Hyperréalisme, ceci n'est pas un corps" a fait étape cet été à Lyon, à la Sucrière. J'ai eu la chance d'y aller et j'ai adoré !!

Bonne nouvelle, si vous avez loupé celle de Lyon, l'exposition est à Paris, au Musée Maillot du 8 septembre 2022 au 5 mars 2023. https://www.museemaillol.com/expositions/hyperrealisme/

 

L'hyper réalisme est un courant artistique apparu dans les années 60 aux Etats-Unis et dont les techniques sont explorées depuis par de nombreux artistes contemporains. Réalité, art ou copie ? L'artiste hyper réaliste tourne le dos à l'abstraction et cherche à atteindre une représentation minutieuse de la nature, du vivant, au point qu'on se demande parfois si l'on a affaire au corps vivant. 

L'exposition, qui poursuit sa tournée mondiale, rassemble plus de 40 sculptures d'artistes internationaux de premier plan : George Segal, Ron Mueck, Maurizio Cattelan, Fabien Mérelle, Duane Hanson, Carole A. Fueurman, John DeAndrea...

Que l'on se rassure, nous sommes bien bien loins des représentations figées en péruques que l'on peux voir dans certains Musées... Ici nous sommes époustouflés - dérangés parfois - par le réalisme, la présence, les détails... le grain de la peau, le regard, les cheveux, et le sens donné à chacune de ces oeuvres apportent étonnement et émotions. 

Côté matières, nous avons du polyester, silicone, résine, la fibre de verre... mais aussi des matérieux plus classiques comme la pierre, le marbre, le bois, le bronze.

Le plus : les artistes témoignent de leur travail au travers de petites vidéos... 

Courrez voir l'expo, Paris n'est pas si loin... 

 

Shelomo Selinger, sauvé par la sculpture

A 92 ans, Shelomo Selinger est l'un des derniers survivants de la shoa. En 1942, il est déporté avec son père du ghetto de Chrzanow au camp de Faulbrück, en Allemagne. 3 mois plus tard, son père est assassiné. Shelomo Selinger reste seul dans le camp. Il perd également sa mère et l'une de ses deux sœurs pendant la Shoah. Il a connu 9 camps successifs entrecoupés par 2 marches de la mort. En 1945 un médecin militaire russe le trouve juché sur une pile de cadavres, mais encore vivant. Il le transfère à l'hôpital militaire de campagne où, à force de soins constants, il lui restitue la vie. La santé recouvrée, Selinger reste amnésique pendant 7 ans, sans souvenir aucun des souffrances et horreurs vécues. En 1953, il commence à retrouver des bribes de sa mémoire et se met à sculpter. 

Sa technique : la taille directe dans la pierre ou le bois.

Le granit, dur matériau qui capte si bien la lumière devient sa pierre de prédilection. 

Il est reconnu dans le monde entier pour son oeuvre.

En 2021, Shelomo Selinger livre son autobiographie, en trente-six chapitres, très exactement, comme le nombre de justes nécessaires à chaque génération « pour que le monde ne tombe pas sous le poids de sa propre nuit » (source wikipedia).

 

A lire également un article de l'express. 

 



Rencontre avec Marie-Noëlle, mosaïste et iconographe en Vercors Drôme

La mosaïque c'est aussi  une forme de sculpture sur pierre ! On décompose la pierre en petits morceaux pour s'en servir ensuite comme d'une palette de nuances et créer une image. 

Grand coup de coeur pour une artiste locale, Marie-Noëlle, une mosaïste pas comme les autres qui propose des stages dans son atelier niché à St Jean en Royans.  

Un stage pour s'initier à la mosaïque, oui, mais pas comme vous l'imaginez ! Non, vous ne trouverez pas sur place des sacs de fausses pierres multicolores, bien lisses et bien carrées, toutes prêtes à assembler. Non, non. D'abord vous enfilerez vos chaussures de marche, le kway ou la casquette, hop direction les crêtes au dessus de St Jean en Royans, au grand air, pour y "cueillir" vos pierres, comme vous cueilleriez des fleurs. Le processus de création démarre dès que prenez conscience des nuances et des textures des pierres que vous ramassez. De véritables "trésors de pierres" sous nos pieds ! Et devant ces magnifiques paysages, la quête de "cailloux" prend vite une tournure plus spirituelle... En plus d'être mosaïste de formation, Marie-Noëlle est aussi iconographe. Immergée dans l’art de l’icône depuis sa tendre enfance, elle transmet fidèlement depuis plus de 30 ans l’enseignement reçu de sa mère iconographe. Découvrez vite son travail, ses stages de mosaïque, d'iconographie ou de calligraphie sur son site web : https://mosaiciel.com/

A découvrir également le reportage de France 3 Régions qui lui était consacré : https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/royans-en-vercors-la-mosaique-ou-la-decouverte-de-l-art-sacre-777029.html

 

Nous avons le regret d'annoncer le décès cet hiver de Marie-Noëlle.  Une belle âme s'est envolée. 


La Vallée des Saints, une île de Pâques en Bretagne

Saint Brieuc, Saint Malo... Saint Emilion... à chaque saint breton sa légende et sa statue ! Rendez-vous à Carnoët en Bretagne pour découvrir d'immenses sculptures dédiées aux Saints et légendes de Bretagne.

La Vallée des Saints est située à Carnoët (Côtes d’Armor), au cœur de la Bretagne. Ce projet fou regroupera à terme 1000 statues monumentales de près 5 de mètres de haut (15 tonnes) représentant les Saints Bretons. 100 sculptures monumentales sont déjà dressées. Chaque saint est taillé dans du granit, extraites bien sûr de carrières bretonnes.

Les géants sont implantés dans un site exceptionnel avec une vue à couper le souffle avec un 360° sur tout le Poher. Un site emblématique et chargé d’histoire.  

Un projet avec un très fort intérêt touristique, près d'un million de visiteurs ont déjà arpenté la vallée, écouté les conteurs raconter l'histoire des saints, découverts les nombreuses légendes...

Les visiteurs peuvent assister aux chantiers de sculptures organisés du mois de mai au mois d’octobre. Chaque chantier dure 30 jours et voit la création de 5 à 7 sculptures.

Ce projet est soutenu par de nombreux mécènes locaux, mais chacun peut contribuer au financement d'une sculpture. Les dons sont les bienvenus pour poursuivre cette aventure... et c'est en partie déductible des impôts.

 

Découvrez es scupteurs, les secrets et les coulisses de la Vallée des Saints depuis le site web de l'association : http://www.lavalleedessaints.com/

Et ci-dessous une vidéo (source : Météo à la carte) pour vous donner encore plus envie d'y aller pour voir tout cela de plus près. En plus, c'est quand même moins loin que l'Ile de Pâques.

Paul Marcadon, sculpteur pierre bois et plâtre à Pornic

Une fois n'est pas coutume, place à un artiste sculpteur autodidacte comme nous, rencontré au hasard d'une balade et d'une exposition artistique à Pornic. 

Paul Marcadon a très volontiers accepté de parler de son travail ! Il a commencé par la sculpture sur bois, puis élargi son travail à la pierre, au plâtre et au verre. Il nous a expliqué aimer sculpter directement la matière, sans dessins préparatoires et en laissant parler son imagination. Côté pierre, il a une prédilection pour la pierre de Charentes. Pour le verre, il utilise des chutes de vitrail fabriqué à Chartres (voir photo ci-contre).

Il vend ses oeuvres. Nous tenons ses coordonnées à dispo si besoin.

 

Paul Marcadon fait partie du collectif BoZ'ArT qui regroupe une quarantaine d'artistes de la région de Pornic, regroupés pour faire vivre l’Art à Pornic en lien avec la Maison des Arts. Ce collectif, très actif, propose des ateliers / stages, des conférences, des expositions et même des balades artistiques (40 ateliers d'artistes pornicais ouverts au public fin septembre / début octobre), l’occasion de découvrir des artistes de proximité et leurs différentes techniques:  photographie, sculpture, peinture...  Lien page facebook Boz'Art

Jurga, sculptrice

Née en 1977 à Utena en Lituanie, la sculptrice JURGA vit et travaille en France. Elle expose ses oeuvres Bronze ou Terre Cuite dans de nombreuses galeries en France et à l’étranger (Gand, Taipei, Turin…).

De prime abord, on voit des sculptures un peu naïves, pataudes, et puis on y regarde de plus près et on tombe sous le charme ! On ne perçoit plus que l'intensité des expressions de ses personnages, ses petites filles notamment, tour à tour rieurs, mélancoliques, sérieux... Jurga ne tombe pas dans le piège du lisse, du classique et place l'émotion et l'expression au premier plan par la simplicité et le minimalisme des traits, des formes, des couleurs... la nonchalance des pauses, les proportions des corps, tout concourre à capter le regard et à nous captiver.    

 

Lien vers sa page facebook : https://fr-fr.facebook.com/jurgasculpteur/

 

Ses oeuvres et son atelier à découvrir ci-dessous en vidéo. 

 

Lien vers un tableau pinterest très fourni pour admirer ses oeuvres https://www.pinterest.fr/girhc8850/sculpteur-jurga/


Liisa Hietanen, sculpture... au tricot !

Un samedi à l'atelier de sculpture, en rentrant d'un déjeuner copieux et bavard, je ne sais plus qui d'entre nous, dit tout fort "bon, il faudrait qu'on s'y remette, on est pas là pour faire du tricot !". Pardon à celles - et ceux - qui tricotent, car c'est une activité tout à fait créative qui requiert à la fois technique, patience et talent. Du coup, en découvrant le travail étonnant de Liisa Hietanen, au hasard du web, je ne peux m'empêcher de faire un pied de nez aux idées toutes faites... et de démontrer à quel point tricot et crochet ont toute leur place dans l'art et la sculpture. 

 

Liisa Hietanen, titulaire d'un baccalauréat en design de l'Université des sciences appliquées de Lahti en 2007 et un baccalauréat en beaux-arts de l'Université des sciences appliquées de Tampere en 2012, est une artiste finlandaise fan de tricot et de crochet. 

Depuis plusieurs années, elle travaille sur une série appelée Kyläläiset (Les villageois), où elle imite les habitants de son village dans des situations de tous les jours. Le processus de choix d'un modèle est intuitif. La personne représentée peut être quelqu'un qu'elle rencontre à la bibliothèque, dans les vestiaires du gymnase ou en promenant son chien sur le chemin du retour. Quand chaque sculpture de villageois est terminée, elle les amène sur des sites publics à Hämeenkyrö pour que les habitants puissent les voir. Cette technique artisanale, lente, agit comme un contrepoids à l’accélération du rythme dans différents domaines de la vie. Pour Liisa Hietanen "les valeurs importantes dans ses œuvres sont la rencontre très concrète de quelqu'un, le fait de voir l'autre réellement et de le connaître lentement.

 

Pour en savoir + : https://liisahietanen.squarespace.com/

 

Mike Stinnet, the "stick walking" man

Américain, originaire de l'Oregon, Mike Stinnet est un artiste animalier qui aime le grand air ! 

D'abord peintre (voir ici ses peintures), il s'est mis depuis quelques années à la sculpture de bâtons de marche absolument magnifiques, littéralement enveloppés de serpents à sonnettes et autres animaux, insectes que l'on peut trouver dans le désert.

 

Sur les vidéos très pédagogiques ci-dessous pour pourrez découvrir la réalisation de ses bâtons de marches, depuis la préparation du bois jusqu'à la finition. Et même si vous ne parlez pas l'anglais couramment, laissez vous bercer par sa voix grave et posée qui accompagne les images. Dépaysement garanti !

 

 

Il utilise des bois résineux à croissance plus rapide comme le pin. Pour l'utilisation de bois plus durs, Mike conseille de les peler" quand sont encore verts et qu'on les laisse ensuite sécher. 

Les écailles sont gravées par pyrogravure, idem pour les fourrures. Sur son blog il indique acheter ses "plumes" et diverses "pointes" auprès du fabricant de pyrograveurs Razertip.

 

Lien vers son blog (il semble répondre volontiers aux questions !) sur son travail : https://mikesart64.wordpress.com/mikes-blog/

Lien vers son site de vente en ligne : stinnettstudio.etsy.com


Les Alebrijes, sculptures de bois (Oaxaca, Mexique)

Réminiscence de la culture zapotèque, les Alebrijes sont des représentations irréelles et magiques, reproduits en bois taillés et peints à la main. Le mot en lui-même serait d’origine caló, un dialecte… gitan, et signifierait « chose emberlificotée difficile, de type confus et fantastique ». Tout est dit !

 

Les Alebrijes sont donc des sculptures de bois finement peintes qui représentent le plus souvent des animaux, plus ou moins fantastiques. Les Alebrijes sont devenus la spécialité artisanale de nombreux villages de l’état de Oaxaca au Mexique. 

 

Le principe des Alebrijes est récent, il date de 1936 où Pedro Linares Lopez, fabriquant de Piñata à Mexico, a commencé à représenter des animaux fantastiques en papier mâché sur une base de fil de fer, puis peint. Il attira rapidement les galeries d’art qui commencèrent à diffuser son œuvre, peu a peu au-delà des frontières mexicaines. Oaxaca avait déjà une tradition de figures taillées dans le bois, comme des animaux ou des masques. Mais la diffusion de l’art de Pedro Linares a donné un souffle nouveau aux artisans de Oaxaca.

Manuel Jiménez, du village d’Arrazola, adapta ces Alebrijes à la sculpture du Copal. Puis le succès poussa d’autres villages à se dédier au même artisanat, comme San Martin Tilcajete. La concurrence entre artisans pour vivre de l’art des Alebrijes a créé une grande variété de pièces.

 

Les Alebrijes sont confectionnés avec patience et soin par les artisans à partir de branches du « Copal », un arbre dont la résine proche de celle du pin était utilisée pour les célébrations religieuses. La sculpture des pièces est réalisée dans un morceau de bois juste coupé, pas séché. Les branches sont travaillées et assemblées entres elles par les hommes. Cela peut prendre de quelques heures à plusieurs mois, selon la taille de la pièce et sa complexité. La pièce de bois est tout d’abord dégrossie à la machette, puis affinée au ciseau à bois et couteau. En général, le corps de l’animal est réalisé d’une seule pièce. S’il est formé de plusieurs morceaux collés, il est de moindre valeur. Les détails, comme des ailes ou des piques, sont réalisées dans de petits morceaux et sont ajoutés à la pièce (plus facile pour le transport).

La pièce de bois sèche pendant plusieurs mois, parfois plus d’un an, en fonction de sa taille et sa grosseur. Pendant ce processus, on trempe la pièce dans de l’essence pour éliminer les éventuels insectes pouvant se trouver dans le bois. Le risque est que le bois se fissure pendant le séchage. Il peut ainsi perdre de la valeur. Ces fissures sont généralement bouchées avec du mastique à bois et masquées par la peinture. Les femmes aident à poncer et à peindre dans des tons colorés vifs avec des motifs imaginés par les artistes. Désormais, la peinture utilisée pour la décoration est essentiellement de l’acrylique, qui résiste mieux au temps et au lavage des pièces. Il ne reste que quelques artisans utilisant des teintes naturelles, beaucoup plus pales.

Chaque pièce est unique et porte souvent la signature de son créateur.

 

site web, pour en savoir plus : 

https://www.sanchoponchoblog.com/le-monde-magique-des-alebrijes-un-artisanat-mexicain-colore/

 sélection de photos sur PInterest


Malgorzata Chodakowska et ses sculptures fontaines

Aussi gracieux que les oeuvres de Berit Hildre, aussi envoûtant que les sculptures subaquatiques de Jason de Caires Taylor... La créatrice polonaise Malgorzata Chodakowska crée des sculptures en bronze où l’eau joue un rôle essentiel dans leurs conceptions. L’eau rend les sculptures «vivantes » et leur donne du mouvement et du dynamisme.
Qu’expriment-elles ? La créatrice polonaise dit que son travail est le résultat de la « pure joie de vivre ». Fabriquées en bronze combiné avec l’élément de matière première, l’eau, ses œuvres d’art sont des véritables personnifications de la vie. Malgorzata Chodakowska est née à Łódź en Pologne. Elle intègre des études en sculpture à l’Académie des Beaux Art à Vienne en Autriche en 1988 pour enfin s’installer vivre à Dresden, en Allemagne. Elle a reçu de nombreux prix et son travail est bien connu dans les milieux artistiques internationaux.